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Cuba

Un grain de poésie suffit à parfumer tout un siècle.

José Marti

Les « Montecristo », les « Romeo y Julieta » se consument en volutes littéraires.

Cigare aux lèvres, on s’imagine dans la peau de Camilo Cienfuagos débarquant de « Granma », entamant la conquête épique et romanesque de la Sierra Maestra.

Fumer un « Havane » au nom romantique est une plongée dans la tradition des lectures publiques bien antérieure à la révolution Castriste. Depuis 1865, les « tabaqueros », bien qu’analphabètes pour la plupart, élisaient et payaient un lecteur pour ses qualités oratoires afin de tromper l’ennuie et d’acquérir un peu d’instruction.

Il est probable que Cervantès, Hugo, Dumas et Shakespeare n’aient jamais eu d’auditoire aussi captif et enthousiaste. Un groupe d’ouvriers écrivit à Alexandre Dumas en 1870 peu avant sa mort pour lui demander l’autorisation de nommer leur cigare selon son héros. Bien heureusement, il y consentit. Imaginez le « Che » sans son numéro 4 !